Voilà où nous en sommes 😪
Jeudi 19 le confinement est effectif, chacun a du temps pour vaquer.
Nous avons profité du grand soleil printanier pour peindre.
Il y a ça à préparer. Les caoutchoucs des repose-pieds sont fichus.
Pour le reste, c'est donc grattage, dégraissage et lavage. Ensuite j'ai poncé la fine pellicule de rouille et fini au white-spirit. Ces éléments étaient déjà presque comme neufs.
La peinture noire leur donne maintenant un bel aspect.
La pédale de frein a eu droit au même traitement, la peinture en moins. Elle est en bon état, pas du tout tordue, mais porte les stigmates d'une vie trépidante avec un pilote qui envoyait du gaz...
La béquille centrale de l'autre côté a eu moins de chance puisqu'elle a perdu son ergot, elle finira à la benne. L'homme attaquait velu !
Le chrome est joli et cette pédale me plaît.
Je me suis arrêté là pour passer la carrosserie de mon p50 à l'apprêt.
Vendredi 20 mars l'épidémie bat son plein partout, mais en Italie nos pauvres voisins sont dans une situation catastrophique et je veux avoir une pensée pour eux. Evidemment c'est aussi une pensée pour nos malades et ceux qui décèdent chaque jour. Nous sommes malheureusement sur le chemin juste derrière l'Italie. Alors c'est la honte sur ceux qui continuent à ruser pour sortir quand même et qui prennent cette situation à la légère, mettant tous les autres en danger. Grâce à eux aussi notre confinement va pouvoir durer, durer...
Ce sont des inconscients mais surtout des sales cons.
Aujourd'hui de petits travaux gourmands en temps ont été faits.
Mon objectif était de monter le guidon. Une vérification minutieuse des cocottes montre une faille dans celle de droite : le support de la poignée de frein est fendu. Je préfère ne pas la monter.
Une recherche et hop, c'est trouvé chez "Fourgeau moto pièces" sur ebay. Il veut me l'envoyer dès lundi. Je préfère attendre car je pense que la poste va se mettre en pointillés, en acheminant uniquement les choses indispensables et
je ne veux pas que le paquet soit mis en souffrance quelque part et perdu ensuite.
Sinon celle de gauche est en bon état. Nettoyage, polissage, ajout du petit pion de blocage intérieur qui est perdu comme sur toutes et enfin, peinture des gravages en rouge.
Elle est toute belle !Sur la k4 le faisceau n'a que trois fils il passe donc très facilement, d'autant plus que le guidon est tout petit. Une poignée neuve complète l'ensemble :
Il ne reste plus qu'à attendre plusieurs semaines l'arrivée de l'autre cocotte. J'ai déniché dans mon stock une poignée d'accélérateur. La moto n'en possédait pas. Elle est à préparer.
Après avoir dérouillé et traité le petit volet qui obture le cache antivol de la colonne de direction, je me suis mis sur les supports moteur. Les platines ayant été peintes hier, il restait la visserie à polir, c'est chose faite. L'ensemble est prêt à tenir le moteur, ce ne sera pas demain non plus !
Dimanche 22 peu de travail sur la k4. Montage de la poignée de gaz...
et préparation des clignotants. J'ai fignolé leur polissage, trouvé des ampoules 6v 10w, monté les tiges supports et les caoutchoucs. Une bonne heure pour ça. Ces clignotants étaient en réserve pour une éventuelle restauration. Bien m'en avait pris car les trois malheureux qui étaient sur la moto étaient bien moches les pauvres !
Lundi 23, c'est juste le dégraissage des carters moteur et le test d'étanchéité des soupapes.
Le dégraissage des carters ne fut pas une mince affaire. Je l'ai réalisé tout en peignant le p50, comme ça il ont pu tremper. D'abord lavage à l'essence pour enlever le plus gros. Le cambouis est collé, il adhère énormément sur l'alu, il faut gratter tous les recoins sans toutefois parvenir à tout ôter. Cette moto n'a jamais dû être nettoyée ou pas souvent.
Il faudra dérouiller les goujons, éventuellement en changer, j'en ai d'avance. Le polissage des carters ne sera pas du luxe non plus. Je ne sais pas trop comment je vais procéder, mais sûrement comme d'habitude à savoir : brossage métallique, laine d'acier et brillanteur alu.
Les carters périphériques sont peints, je pense donc les repeindre quoique je n'aime pas les carters peints : ils font trop peints !
La prochaine étape sera le nettoyage des pièces moteurs ainsi que leur vérification, en mesurant tout ce que je pourrai avec mon très modeste matériel.
Enfin le test d'étanchéité des soupapes n'est pas concluant, au moins une soupape est à changer et le rodage à reprendre car elles fuient toutes. Seul le démontage permettra d'y voir clair quant à leur état.
Pour ceux que ça intéresse, vous pouvez suivre la restauration du p50 là :
Mercredi 25 après midi nettoyage. Alors ça c'est intéressant à faire... 😎
Comme je n'ai pas de matériel de pointe, c'est tout à la main. L'avantage (le seul) c'est qu'on a ainsi le temps de regarder la pièce sous tous les angles et de juger de son état.
A ce propos il y en a beaucoup de pièces qui ne sont plus en état !
Le plateau d'allumage dont les vis et les fils sont hs, toute la distribution qui est naze etc.
Les roulettes de distribution posent fièrement sur la photo, vu leur tronche la chaîne ne doit pas être mieux. J'ai un ensemble complet de distribution en bon état heureusement.
Le plateau d'allumage complet est mort, là aussi j'en ai un et, c'est même un modèle de k3 qui permet au moteur de sortir 15 cv au lieu de 13...
J'ai nettoyé et dégraissé tous ces petits bouts. Ce fut un travail de longue haleine. Il reste à polir les alus après les avoir désoxydés.
La cache alternateur marqué Honda est fichu lui aussi, rayé et percé. Pas grave j'ai ça en stock, en plus ce n'est pas le bon modèle, il est de k5.
L'arbre à cames semble excellent, c'est une bonne nouvelle. Les culbuteurs aussi sauf un qui présente une légère marque. J'en ai si besoin...
J'ai fini le nettoyage des deux carters moteur. Seules restent quelques traces de goudron sur celui de dessous. Elles sont très adhérentes, je n'ai pas le produit qu'il faudrait et les magasins ne sont pas ouverts, allez savoir pourquoi...
J'ai préparé le réservoir pour lui faire demain le traitement dégraissant. Le dessous est rouillé mais pas percé. Tous les orifices sont bouchés avec du liège.
Enfin, une curiosité : sous le carter moteur inférieur un petit trou causé par un gravillon qui s'est logé dans l'alu ! En regardant bien on le voit au fond du trou. J'essaierai de l'extraire et de boucher ce trou avec de la soudure à froid.
(correctif du mardi 31) Eh bien non, il s'avère que s'il avait bien un gravillon, le trou est normal, c'est l'extrémité de l'emplacement d'une vis du carter !
Jeudi 26 mars nous avons commencé le gros morceau, c'est à dire le réservoir. Les réservoirs plutôt puisque j'en profite pour prélever un peu de produit afin de traiter en même temps celui du p50.
La première étape c'est le dégraissage, pas compliqué : on prépare le mélange, on file ça dedans et on laisse agir 5 heures en secouant régulièrement.
La désoxydation et la résine se feront demain... si j'ai envie !
Entre les "secouages" on a du temps pour faire de la bricole. Là, j'ai fait des petites choses qui prennent du temps. Désoxyder et polir à la main des alus, gratter un joint bien collé sur la plaque haute, trouver des rondelles spécifiques et les écrous borgnes qui manquaient à l'appel...
et puis mesurer l'usure des axes et de l'alésage des basculeurs. Comparer ensuite avec ceux que j'ai en magasin pour prendre les meilleurs, tout cela prend du temps. Trouver une plaquette d'arrêt et surtout la vis de 5x12 qui va avec, pas évident non plus dans mon fourbi...
L'arbre à cames est en très bon état apparent je n'ai rien pour le mesurer de façon précise..
Enfin pour clore la journée, il a fallu rincer à très grandes eaux nos deux réservoirs.
C'est fait ils sèchent au soleil.
Ce fut une journée bien remplie malgré l'impression de ne pas avoir avancé beaucoup.
Vendredi 27 mars, alors que nos soignants se battent pour sauver des vies au péril de la leur, parler moto ancienne me semble un peu indécent. Pourtant si je n'en parle pas cela ne changera rien et puis, s'occuper l'esprit, évite de trop cogiter sur cette saloperie de maladie qui gagne inexorablement du terrain. A mon niveau et de là où j'habite, je ne peux pas faire grand chose sinon exprimer mon soutien à toutes celles et tous ceux qui font vivre les gens et le pays.
La matinée fut consacrée au traitement de la rouille dans les réservoirs. Celui de la k4 n'était pas oxydé hormis quelques points sur le dessus du tunnel à l'intérieur. Heureusement du reste car le kit Restom comportait une dose très insuffisante de dérouillant. C'est une erreur d'emballage qui en est la cause, une dose de dégraissant ayant remplacé celle de dérouillant.
Enfin ça y est, les réservoirs sont prêts à recevoir la résine. J'ai préféré ne pas le faire dans la foulée pour qu'ils aient le temps de bien sécher. Ce sera pour demain.
Ensuite j'ai nettoyé les constituants du bas moteur. Ils étaient dans un état de noirceur incroyable. Je me demande si cette moto a été vidangée une seule fois !
L'embrayage complet. De l'ancien je n'ai conservé que les disques, tout le reste provient de mon stock. Il m'a été impossible de faire revenir les cloche/noix/plateau noircis à une teinte acceptable. Même si cela n'entravait en rien le fonctionnement, il ne m'était pas possible de remonter tel quel.
Les disques sont excellents, seuls les ressorts sont à la limite.
L'axe de kick et son ressort sont impeccables.
La pompe à huile est changée, le tamis de l'autre étant indémontable.
L'axe de sélecteur est en bon état mais ses cannelures sont marquées quoique utilisables. J'en aurais eu un autre, je l'aurais changé...
Les arbres de boîte ont été démontés, nettoyés et remontés. Ils ne sont pas usés.
L'embiellage n'a pas de jeu, ses roulements à billes et à aiguilles ne présentent pas de points durs.
La commande d'embrayage semble parfaite, à confirmer lors de l'essai sur route...
mais ce ne sera pas dans la semaine !
J'ai également dégraissé les carters d'alternateur et de sortie de boîte qui seront décapés ou simplement poncés avant peinture ou polissage. D'origine ils sont peints, mais si leur état le permet je les polirai.
Samedi 28 journée efficace !
Les réservoirs ont été résinés. Comme d'habitude ce fut pénible, mais pénible...
Il faut tourner inlassablement le réservoir dans tous les sens afin de bien napper les parois. La résine adhère et coule lentement, on ne voit rien de l'avancement puisque à l'intérieur d'un réservoir on ne voit rien. Par contre dès qu'elle arrive au niveau du bouchon, vas-y que je coule partout !
Ajoutez à cela les orifices bouchés comme on a pu, mais qu'il ne faut pas laisser se boucher complètement à partir du moment où la résine commence à prendre. On souffle de l'air comprimé, on gigote ce qu'on a mis dans le trou, on gratte, on essuie...
Ouf après presque trois heures, la résine semble enfin ne plus couler. Semble j'ai dit, parce que 1/4 d'heure après il y en a plein le carton dessous. Là il est 18h 40, j'ai commencé à 14h30 et ce n'est toujours pas pris. Je ne vais pas le mettre dans la chambre pour surveiller...
Sinon tout en tournant les réservoirs j'ai aussi :
Préparé le stator, isolé les fils repris l'isolation générale de son faisceau.
Le rotor a été désoxydé et débarrassé de toutes les impuretés métalliques qui encombraient ses "cages" et il y avait de quoi !
L'alternateur est prêt.
Ensuite j'ai voulu commencer à remonter le bas moteur.
Le carter du fond d'abord, facile il n'y a quasiment rien dedans, juste la plaque de séparation d'huile.
J'en profite pour poser le joint spi de sortie de boîte.
Pour les joints, je prends ceux-ci. Achetés sur ebay, ils sont peu onéreux, d'une qualité tout à fait honorable, les kits sont complets et ils arrivent vite de Roumanie.
A noter que je les ai achetés dans l'hiver. Pas ces jours-ci car je n'achète rien pour les motos en ce moment.
Je me refuse à mettre en danger la vie de ceux qui bossent, pour des choses qui ne sont pas indispensables du tout.
L'embiellage est posé, il sera bloqué par le carter inférieur. Il faut penser à mettre les pions de blocage des roulements avant de le poser.
Photo de droite, c'est le barillet de sélection des vitesses avec les fourchettes. Celles-ci, vérifiées sont comme neuves.
Les arbres de boîte nettoyés hier sont posés à leur tour, ainsi que l'axe de kick.
Tout cela ne tient pas pour l'instant, si je tourne le machin, tout se fout par terre !
Il faudra chapeauter avec le carter du bas.
Voici l'ensemble :
Dimanche 29 un dimanche à la campagne...
Confinés pour confinés autant avancer le travail d'autant que cet après-midi fut froide et très venteuse, la météo prévoit même de la neige demain !
J'ai vérifié les montages des arbres de boîte et de l'axe de kick qui tournait beaucoup à mon goût. Il manquait un pion de blocage qui attendait sagement dans sa boîte.
On le voit ci-dessous avec la gorge dans laquelle il officie.
Il ne reste qu'à enduire les portées de pâte à joints et refermer. Ce qui fut fait prestement.
Hélas lors du serrage au couple avec la clé dynamométrique, le dernier (évidemment) goujon a cassé net. C'est un goujon fin et long. Je trouvais depuis le début que ma clé envoyait fort, j'ai vérifié plusieurs fois son réglage, malgré cela il a cassé. Est-elle défectueuse ?
Il ne restait plus qu'à rouvrir en espérant pouvoir extraire le morceau. Rouvrir ça prend 5 minutes et extraire le bout n'a pas pris plus de 2 minutes... Ouf, le dieu du goujon était avec moi cet aprèm !
Nettoyage des portées de joint, re-pâte à joint et on referme. Cette fois j'ai utilisé la clé avec parcimonie voire pas du tout pour les goujons les plus longs. Je les ai serrés au pif, comme je le sentais quitte à les reprendre dans deux ou trois jours.
Ne pouvant plus avancer sur le moteur car il me faut des pièces (soupapes et pistons) je l'ai confiné sous l'établi ainsi que le veut la loi actuelle !
Comme il restait du temps, nous avons mes petites mains et moi, vérifié minutieusement les éléments en vrac dans les boîtes.
Commençons par la commande de sélection et celle d'embrayage. La bille de poussée de la tige me paraissait minuscule. J'en ai eu la confirmation en fouillant dans mon stock !
On voit les deux billes sur la photo.
Ensuite tout le système d'allumage qui, après mixage avec des pièces que j'avais en stock, est en très bel état. Le joint spi est neuf, le condensateur aussi.
Enfin la distribution qui est parfaite. La chaîne est neuve les roulettes et le tendeur aussi. La tige de réglage du tendeur a été remaniée. Prête à monter la distribution !
Finissons par le réservoir dont la résine enfin a pris. Le résultat est bon, mais hier soir à 22 heures je soufflais toujours dans les tubes dessous afin qu'ils ne se bouchent pas. Il a fallu un temps fou pour que la prise se fasse. Peut-être ne faisait-il pas assez chaud ?..
Concernant le moteur il reste à démonter les soupapes, nettoyer la culasse et les cylindres. Il faudra ensuite remonter avec des soupapes neuves, changer les pistons et leurs segments, mais uniquement après avoir fait vérifier leur cote par mon ami Alain.
Nous parlons là du mois de juin selon toute vraisemblance.
Lundi 30 il neige ! Jamais il ne neige ici, allez, une fois tous les 4/5 ans.
L'atelier est une glacière je n'y resterai que le temps de démonter les soupapes et les mesurer.
Il ressort de ces mesures que toutes sont hs et les ressorts avec. Si on ajoute une paire de pistons/segments cramponnez-vous, on est à 541€ chez CMS hors port pour les éléments du haut moteur !
Se pose alors la question de continuer. Il est hors de question de mettre ce prix pour une réfection du haut moteur. Je dois pouvoir trouver une épave complète à ce prix, à tout le moins un moteur.
Sinon, ce sera la vente en pièces...
Pour me venger, direction le garage dans lequel il fait bon ou à peu près.
Objectif démontage du reste de la moto.
Le frein de direction.
Le carter de chaîne dont un support est cassé sur le cadre.
Le frein arrière, ses garnitures sont HS.
Ce pneu arrière roulait tel quel !
Toutefois, la roue arrière est en bon état.
L'axe de roue arrière et la fourche en attente de démontage.
Quelques pièces disparates en bon état, juste du gros nettoyage pour elles.
Ci-dessous les deux vis de blocage des tubes qui n'attendent que de les lâcher...
La roue avant avec des garnitures fatiguées.
Deux extrêmes : le té de fourche supérieur et l'articulation de la béquille.
Encore des extrêmes : la colonne de direction et les amortisseurs arrières.
Enfin la preuve que notre ancien proprio attaquait comme une bête : l'ergot de la béquille complètement raboté. C'était courant dans les 70's.
Ce soir la moto est en pièces, seul l'axe de bras oscillant est grippé et refuse de sortir. Je l'ai mis sous dégrippant, on verra demain.
Mardi 31 mars on termine le mois par les derniers démontages. Ce soir il n'y a plus de traces de la k4. Le cadre est rangé, tout le reste est en cartons !
Aujourd'hui j'ai démonté la béquille centrale et le bras oscillant. Cela m'a pris une partie de la matinée, les deux axes étaient grippés de chez grippé !
Maintenant, je me pose la question de faire sabler et peindre le cadre par un pro qui pourra aussi meuler les excroissances sur le cadre et souder la patte du carter de chaîne. Un gars du coin le printemps dernier m'avait proposé ses services pour un autre cadre. Il fait des peintures thermolaquées et travaille les métaux. A voir.
Enfin j'ai enlevé les pneus. Là aussi je me suis bien fait suer. Ils étaient durs les bougres ! Trop gros déjà pour la moto (dimensions de 250) et durcis par l'âge.
Les jantes sont en bon état car pas trop piquées, l'intérieur est à traiter après brossage sérieux. Evidemment dégraissage, nettoyage, décapage des moyeux et polissage. Les roulements sont bons, pas d'accroche particulière ils resteront.
La couronne arrière est à changer, quant à la chaîne elle brille par son absence !
Le roue arrière :
Celle de devant :
On se retrouve en avril !
En attendant venez suivre les aventures du p50 :
